La fin du règne des vaisseaux

La flotte russe de la mer Noire sous les yeux du tsar Nicolas Ier en 1849. Peinture d’Ivan Aïvazovski (1817-1900)

Un fait (relativement) peu connu : la guerre de Crimée (1853-1856) marqua la fin de la marine de guerre à voile, et donc la fin du règne des vaisseaux de ligne !

Cette fin était en fait inéluctable depuis le début de la navigation à vapeur, durant la première partie du XIXe siècle, mais elle fut accélérée par cet important conflit opposant la Russie d’un coté, l’Empire ottoman, la France et la Grande-Bretagne de l’autre. Elle se joua en plusieurs actes.

L’histoire commence ainsi : en 1853, le tsar Nicolas Ier voulant accéder à la mer Méditerranée et dépecer l’empire Ottoman, cet « homme malade, très malade », ordonne l’occupation des provinces moldo-valaques et la destruction de la flotte turque.

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Histoire de la marine impériale russe après 1870

Être éditeur d’ouvrages ou de revues d’histoire militaire n’est pas chose facile en France. Un exemple : les éditions Lela Presse avait initialement prévu la parution en décembre 2019 d’un nouvel ouvrage dans sa collection Marines du monde : La Marine impériale russe de 1870 à sa chute, par Marc Saibène. Un sujet intéressant et très peu traité en français ! Cette parution a dernièrement été reportée à la fin du mois de février 2020, à cause du trop faible nombre de commandes : 111 sur 200 nécessaires. Affaire à suivre…

Plus d’informations sur cet ouvrage ICI.

Histoire d’une peinture marine russe

Magnifique toile datant de 1892, signée Ivan Aivazovsky, peintre russe du XIXe siècle dont j’apprécie particulièrement les œuvres. Elle représente un célèbre combat de l’histoire de la marine russe, celui du brick Merkourii (Меркурий, Mercure) s’opposant seul, et avec succès, à deux grands vaisseaux de la marine ottomane, dont un trois-ponts, le 14 mai 1829…

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Ces vaisseaux étrangers portant des noms français

Je lisais dernièrement qu’au début de la Première Guerre mondiale, les Anglais souhaitant marquer leur alliance avec la France, ennemie et rivale d’hier, nommèrent étrangement deux de leurs monitor Marshal Ney et Marshal Soult (photographie ci-dessus).

L’idée peut sembler flatteuse. On ne peut s’empêcher toutefois de remarquer qu’ils ont préféré honorer deux maréchaux de Napoléon (vaincus à Waterloo), des terriens et non des marins, et qu’ils ont continué à nommer leurs plus belles unités Nelson et Agincourt, par exemple. Naturellement, on ne leur en voudra pas, nous Français qui continuâmes à nommer nos cuirassés Jean Bart.

Le fait qu’une puissance navale étrangère utilise des noms français pour baptiser certains de ses bâtiments peut sembler curieux. En fait, plusieurs navires étrangers, anglais mais également américains ou russes, ont porté des noms d’origine française. Quelques exemples me viennent en tête, l’occasion d’écrire – d’un trait – un bref billet sur ce sujet.

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A propos du pavillon de la marine russe

Marine russe à Feodosiya (1839). Par Ivan Aivazovskiy.

« Un souverain qui n’a qu’une armée n’a qu’un seul bras, un souverain qui a une armée et une marine en a deux. »
Pierre le Grand

Il faut attendre l’arrivé au pouvoir de Pierre Alexeïevitch 1er, plus connu sous le nom de Pierre le Grand, dont le règne effectif commence en 1694 et se prolonge jusqu’à sa mort en 1725, pour que la Russie s’intéresse véritablement à la création d’une marine de guerre.

L’histoire de la marine russe commença en 1695. Pendant qu’il assiégeait la forteresse d’Azof, le tsar s’aperçut qu’il serait impossible de la réduire sans une force navale. Il donna aussitôt l’ordre de construire plusieurs navires armés à l’aide desquels il recommença le siège l’année suivante. Enfin les Turcs furent vaincus et la forteresse prise ! Pour célébrer cet important succès, Pierre fit frapper une médaille où il était inscrit : « Vainqueur par la foudre et les vagues. »

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Le Sevastopol, 150 années plus tard…

Vous le savez peut être, le second BPC (Bâtiment de Projection et de Commandement) construit en France, à Saint-Nazaire, pour le compte de la marine russe, a été mis à flot il y a quelques heures. Le nom de ce navire, Sevastopol (Севастополь, Sébastopol), est évidemment très symbolique étant donné le conflit russo-ukrainien actuel. Je remarque toutefois que ce nom est aussi celui du premier cuirassé moderne de l’histoire de la marine russe, lancé il y a tout juste 150 ans, en 1864. L’occasion de parler de ce navire et de cette époque très fascinante en ce qui concerne la construction navale !

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Brève histoire de la marine russe (1898)

Cette magnifique peinture d’Ivan Aïvazovski (1886) représente la parade navale de la flotte russe de la mer Noire en 1849, sous les yeux de Nicolas Ier. Le tsar est accompagné de son fils ainé, le tsarévitch Alexandre, de l’amiral Lazarev et des vice-amiraux Kornilov et Nakhimov. Le navire de tête, le trois-ponts Dvenadtsat’ Apostolov (Двенадцать Апостолов, Douze Apôtres), est suivi, dans l’ordre, des 84 canons Rostyslav (Ростислав, Rostislav, du nom d’un Grand-prince du XIIe siècle), Svyatoslav (Святослав, Sviatoslav, du nom d’un Grand-duc russe du Xe siècle), Yagudiil (Ягудиил), du 120 canons Tri Svyatitelya (Три Святителя, Trois Hiérarques parfois nommé Trois Saints dans les sources française), des 84 canons Gavriil (Гавриил, l’archange Gabriel), Selafail (Селафаил) et Uriil (Уриил, l’archange Uriel).

Il est souvent intéressant de lire la presse ancienne. Des sites internet tels que gallica.bnf.fr permettent un accès facile et instantané à de nombreux journaux du 19e siècle, de quoi fréquemment tomber sur des articles à propos du sujet qui nous passionne tant.

Ici un extrait du Journal des débats du mardi 27 septembre 1898, à propos de l’ouvrage Russia’s Sea-power, Past and Present Or The Rise of the Russian Navy, par George Sydenham Clarke, paru en 1898.

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