Apprendre la mer au temps de la voile en France XVIIe-XVIIIe s.

Je signale la parution prochaine – prévue le 5 octobre 2022 – aux éditions Flammarion d’un ouvrage intéressant, écrit par un historien et auteur que j’apprécie : Apprendre la mer – Au temps de la voile en France XVIIᵉ – XVIIIᵉ s. par Olivier Chaline :

« Au temps de la voile, le métier de marin est le plus complexe de tous, celui pour lequel l’erreur pardonne le moins. Aussi le jour où l’on franchit pour la première fois l’échelle de coupée est-il déterminant. C’est bien plus qu’un milieu naturel qu’il s’agit de dominer désormais : une langue qui est celle de la navigation, une manière de voir et de réfléchir, un rythme de travail et de veille, l’étroitesse encombrée du bord sous l’immensité du ciel et des flots, la violence des hommes en plus de celle des éléments. Tout le monde n’y résiste pas, mais l’attraction de la mer demeure. L’historien Olivier Chaline nous raconte comment, dans la France des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles qui se lance plus que jamais sur les océans, tant d’enfants et de très jeunes hommes ont appris la mer. »

Olivier Chaline est un spécialiste de l’histoire de la marine au XVIIIe siècle. Il est notamment l’auteur La mer et la France – Quand les Bourbons voulaient dominer les océans, il a également dirigé plusieurs ouvrages collectifs, dont Les Marines de la Guerre d’Indépendance américaine (1763-1783) et La Real Armada – La Marine des Bourbons d’Espagne au XVIIIe siècle. Des livres dont je recommande la lecture !

Histoires de corsaires sous le Consulat

La prise du Lord Nelson par le corsaire français la Bellone, le 14 août 1803. Par Auguste Mayer, 1872.

Le plus célèbre corsaire de l’époque napoléonienne est certainement Robert Surcouf. Il ne fut toutefois pas le seul à se distinguer pendant cette période, durant laquelle la guerre de course contre les Britanniques était particulièrement importante.

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Dommages subis sous le feu de l’ennemi au XVIIIe siècle – L’exemple du vaisseau le Souverain à la bataille du 17 août 1759

(Extrait du n°270 de la revue Neptunia, éditée par l’Association des Amis du Musée de la Marine. Article écrit par Patrice Decensière, mis en ligne sur Trois-Ponts! avec son aimable autorisation.) – Lien vers le site internet de l’AAMM.

On sait que les vaisseaux de la marine à voile parvenaient assez bien à résister à l’artillerie de leur époque. Mais il est rare de pouvoir constater dans le détail les effets d’un combat sur un vaisseau. Le hasard nous a mis entre les mains un état détaillé des dommages subis par le vaisseau de 74 canons le Souverain au soir le la bataille du 17 août 1759, première étape de la bataille de Lagos.

Ce document, qui fait partie d’un petit lot d’archives laissé par Joseph de Laborde-Lassale, enseigne sur le Souverain, illustre de manière très détaillée l’état dans lequel pouvait se trouver un vaisseau après une bataille, et ce qui devait être exécuté pour le remettre « en état de naviguer et de combattre ».

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Livres : les parutions de 2021

2021 a été une année particulièrement riche en parution de livres « Marine ». Une sélection de ceux qui m’ont le plus intéressé !

300 ans de cartes marines autour du monde – Sous la direction d’Olivier Chapuis. Un magnifique ouvrage présentant près de 200 cartes marines des côtes de France et du monde entier, accompagnées d’une histoire de la cartographie marine française.

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La fin du règne des vaisseaux

La flotte russe de la mer Noire sous les yeux du tsar Nicolas Ier en 1849. Peinture d’Ivan Aïvazovski (1817-1900)

Un fait (relativement) peu connu : la guerre de Crimée (1853-1856) marqua la fin de la marine de guerre à voile, et donc la fin du règne des vaisseaux de ligne !

Cette fin était en fait inéluctable depuis le début de la navigation à vapeur, durant la première partie du XIXe siècle, mais elle fut accélérée par cet important conflit opposant la Russie d’un coté, l’Empire ottoman, la France et la Grande-Bretagne de l’autre. Elle se joua en plusieurs actes.

L’histoire commence ainsi : en 1853, le tsar Nicolas Ier voulant accéder à la mer Méditerranée et dépecer l’empire Ottoman, cet « homme malade, très malade », ordonne l’occupation des provinces moldo-valaques et la destruction de la flotte turque.

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Surcouf – Michel Vergé-Franceschi

Je signale la parution prochaine d’une biographie du fameux corsaire malouin Surcouf (1773 -1827) par l’historien Michel Vergé-Franceschi.

« Surcouf est-il un marin de légende ? Plutôt, n’y aurait-il pas une légende Surcouf ? C’est l’avis de Michel Vergé-Franceschi, un des plus grands historiens de la marine qui, pour la première fois, révèle le plus célèbre des corsaires tel qu’en lui-même, débarrassé des mythes, de la légende dorée comme de la légende noire.

Ce livre, c’est d’abord une vie extravagante d’aventure et de témérité. Né sous Louis XV, mort sous Charles X, Surcouf traverse la Révolution, le Consulat, l’Empire, sert Napoléon, qui le décore de la Légion d’honneur lors de la première promotion de l’ordre. Des rives de l’océan Indien, où il navigue dés l’âge de vingt ans, à sa phénoménale carrière de corsaire et d’armateur, Surcouf a défié le destin avec un culot et une fougue sans égal.

C’est ensuite un tabou que lève Michel Vergé-Franceschi, celui de l’esclavage. Pour avoir été un navigateur exceptionnel et un combattant sans peur, Surcouf n’en a pas moins été un profiteur de la traite négrière, grâce à laquelle il s’est considérablement enrichi. Voilà pourquoi cette vie révèle à la fois les promesses de l’avènement des Lumières et les ambiguïtés d’un monde qui était en train de mourir quand un autre s’apprêtait à naitre. »

Parution prévue le 5 janvier 2022 aux éditions Passés Composés !

Les marins de l’Empereur – Sophie Muffat

Rencontre avec Sophie Muffat, spécialiste en histoire navale qui s’intéresse notamment à l’époque de la Révolution et de l’Empire, auteure du nouvel ouvrage Les marins de l’Empereur, à paraitre à la fin du mois d’octobre 2021 (MAJ : parution repoussée à décembre 2021) aux éditions Soteca.

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Tactique navale et signalisation au temps de la marine à voile

(Extrait du n°280 de la revue Neptunia, éditée par l’Association des Amis du Musée de la Marine. Article écrit par Patrice Decensière, mis en ligne sur Trois-Ponts! avec son aimable autorisation.) – Lien vers le site internet de l’AAMM.

Dans le numéro 274 de Neptunia, nous avons rappelé les conditions dans lesquelles combattait un bâtiment isolé, au temps de la marine à voile, lorsqu’il affrontait un adversaire de taille et de force à peu près comparable (lire sur Trois-Ponts!). Mais les choses étaient nettement plus complexes lorsque le combat opposait deux formations navales comprenant plusieurs vaisseaux. La tactique navale au temps de la voile reste une discipline mal connue, en dépit des nombreux ouvrages qui ont traité de la guerre sur mer.

Représentation idéalisée d’une bataille navale. Bataille de Béveziers. ©SHD ref.Ms.142-10. Les vaisseaux français, en bas, sont rangés en ligne, de part et d’autre de leur amiral (pavillon blanc au grand mât). Ils font feu de leur artillerie de sabord contre les Anglo-Hollandais, qui sont disposés de la même manière autours de leur propre amiral (pavillon rouge).

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