Un beau trois-ponts au XIXème siècle, par Antoine Fremy
Je signale la numérisation et la mise en ligne récente, sur l’excellent site gallica.bnf.fr, des États de la marine (1759-1790), États généraux de la marine (1802-1851) et Annuaires de la marine (1852-1951) !
Ouvrages édités annuellement, les États et Annuaires de la marine énumèrent notamment, pour chaque année, les noms des officiers en service dans la marine, les navires armés et en construction… Soit une représentation de la flotte de guerre française et de ses hommes.
L’ensemble de ces documents, conservés à la bibliothèque du Service Historique de la Défense, constituent une source fantastique et passionnante à parcourir ! Vous trouverez les liens vers ces ouvrages ci-dessous :
Expérience intéressante. Des passionnés suédois, membres de l’Association des Amis du Musée Vasa (Vasamuseets Vänner) ont construit une réplique exacte d’un canon de bronze de 24 livres, type de canon que portait le Vasa, fameux vaisseau suédois de la première moitié du 17e siècle, avec lequel ils ont effectué plusieurs tirs d’essai, le 22 octobre dernier, contre une reconstitution de la muraille du navire réalisée en chêne. Le but de l’expérience était d’étudier le résultat (impressionnant sur la vidéo ci-dessous) que pouvait avoir le tir en plein bois de l’un de ces canons sur la coque d’un vaisseau de cette époque. On peut ainsi imaginer, non sans effroi, l’effet dévastateur et meurtrier d’un tel tir sur l’équipage du navire touché, du fait surtout des nombreux éclats de bois. Plusieurs autres points sont à noter : le recul assez spectaculaire du canon au moment du tir, la puissance de sa détonation ainsi que la fumée importante qui s’en dégage. Pour information, il y avait près de 10000 canons français, anglais et hollandais à la bataille de Béveziers de 1690…
Le Vasa suédois – l’un des plus grands vaisseaux et les plus décorés de son temps – fut construit entre 1626 et 1628 et a la particularité d’avoir sombré dés sa première sortie, le 10 août 1628. En effet, quelques minutes seulement après avoir largué les amarres en grande pompe devant le palais royal de Stockholm, un coup de vent fit incliner fortement le vaisseau vers bâbord, causant une voie d’eau par les sabords de la batterie basse restés ouverts. Malgré les multiples tentatives de l’équipage pour redresser le vaisseau, le Vasa s’enfonça rapidement dans les flots, sous les yeux stupéfaits d’une foule immense venue assister à l’appareillage du magnifique navire. Son épave, intacte, fut heureusement renflouée en 1961 et est exposée au Musée Vasa ou Vasamuseet, à Stockholm, depuis 1990.
Créé par le chef d’état-major de la marine en 1996, le prix « Amiral Daveluy »* récompense depuis maintenant plus de quinze ans différents travaux de recherche et de réflexion à caractère historique, géopolitique et juridique dans les domaines de la pensée navale et du fait maritime.
Ayant pour objectif d’encourager et de promouvoir des travaux de recherche et de réflexion afin de faire progresser les connaissances dans le domaine maritime, le prix Daveluy participe au rayonnement de la Marine vers les universités et les grandes écoles. En début de chaque année universitaire, les étudiants en droit, en histoire, en sciences politiques ou encore en géopolitique, ayant choisis un sujet lié à la mer dans le cadre de leur master ou de leur thèse, envoient leurs travaux au Centre d’études supérieures où ils sont évalués par un jury constitué de plusieurs spécialistes du monde maritime, civils et militaires. Il est à noter que les travaux peuvent être présentés jusqu’à deux ans après leur soutenance.
Résumé : « 969 noms différents ont été donnés aux 1376 vaisseaux et frégates ayant formé la flotte militaire française de Louis XIV à Napoléon 1er. Ces différents vocables quelquefois repris, noms ou adjectifs parfois d’origine mythologique, rarement de référence religieuse, évoquent quatre thèmes principaux : la mer, la guerre, la souveraineté, la géographie. Sous Louis XIV, la brutale augmentation numérique de la flotte permet au souverain d’en donner une image royale, étatique et indépendante du privé comme du local. Le thème guerrier progresse au XVIIIe siècle en adéquation avec le changement de la guerre sur mer en une véritable entreprise de destruction. En parallèle, on remarque la disparition presque complète du thème maritime au cours des périodes révolutionnaire et impériale qui sont aussi l’occasion d’affirmer une légitimité différente. L’Empire montre une nette propension à « continentaliser » la marine par le biais d’appellations nouvelles. Le terrestre l’emporte sur le maritime. La flotte devient le miroir des conquêtes territoriales et des victoires, comme si nommer un vaisseau Austerlitz effaçait le désastre de Trafalgar. »
Le site « provisoire » du musée de la Marine propose depuis quelques temps déjà, mais je m’y suis replongé récemment, des programmes multimédia ma foi intéressants, notamment ceux concernant « la construction navale », « la vie à bord d’un vaisseau de 74 canons » ou « Napoléon et la mer »…
Le musée de la Marine propose également quelques vidéos, sur divers sujets, sur le site Youtube.
Ma petite (et belle) découverte du jour : l’ouvrage Les flottes de combat en 1914 est disponible sur le site Gallica. Je ne présente pas Flottes de combat, je pense que tout le monde connait !
Je m’intéresse de plus en plus ces derniers temps à la marine du début du XXe siècle, ne soyez donc pas étonnez si j’en parle de plus en plus sur ce blog, blog dont on pourrait penser limité à la seule marine à voile… Ce n’est heureusement pas le cas car, en vérité, aucune limite n’est véritablement posée…