USS Constitution c. HMS Guerriere (1812)

Par Anton Otto Fischer

Éphéméride. Le 19 août 1812, au début de la guerre anglo-américaine (1812-1814), la frégate USS Constitution (capitaine Isaac Hull) capture et incendie après un intense combat la frégate HMS Guerriere (capitaine James Richard Dacres), au sud-est de la Nouvelle-Écosse. Bien que les deux navires soient identifiés comme étant des frégates, ils ne sont en vérité pas du même type : le bâtiment américain est une « super-frégate », pensée pour être plus forte que les frégates classiques et plus rapide que les vaisseaux de ligne.

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L’Hermione et ses soeurs, les frégates en France jusqu’en 1815

cermaJe signale la parution toute récente du tome 29 des cahiers du Centre d’Études Rochefortaises Maritime Atlantique (CERMA), consacré aux frégates du XVIIe au XIXe siècle (90 pages).

Sommaire :
Évolution comparée des frégates et des autres navires de guerre. XVIIe siècle – 1815. Par Philippe Audrère.
Naissance et développement des frégates. XVIIe – XVIIIe siècle. Par Michel Daeffler.
Les frégates, support d’innovation technique au XVIIIe siècle. Par Sylviane Llinares
Les frégates dans les guerres de la Révolution et de l’Empire. Par Martine Acerra.
Le chantier de l’Hermione face à l’histoire. Par Emmanuel de Fontainieu.

Disponible en vente au musée de la marine de Rochefort, à la librairie de la Corderie, à la boutique de l’Hermione et à la librairie Nozières, il est également possible de commander cet ouvrage sur le site de la Librairie maritime de la Corderie Royale ou par correspondance en envoyant un chèque de 12 € au CERMA à l’adresse : « Musée de la Marine, Place de La Gallissonnière 17300 Rochefort ».

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Napoléon voulait des frégates de 24 !


A propos des grandes frégates portant des canons de 24, Jean Boudriot, éminent spécialiste en archéologie navale que l’on ne présente plus, écrit dans l’un de ses articles : « Malgré l’intérêt de ces nouvelles frégates nous en abandonnons la construction, prétextant que leur coût est aussi élevé que celui d’un vaisseau de soixante-quatorze canons et qu’il est préférable, à dépense égale, de construire un vaisseau de ligne. La guerre de 1812 à 1814 oppose les États-Unis à l’Angleterre. L’Angleterre possède un matériel naval considérable dont ses ports sont encombrés. Les Américains au contraire ne disposent que d’une marine réduite. S’il se contentent de construire des bâtiments analogues à ceux de I’Angleterre, il est vain d’espérer parvenir à une parité de force, c’est évident. La jeune marine américaine choisit donc délibérément d’utiliser de grandes et fortes frégates armées de canons longs de 24 livres. Surclassant les frégates anglaises, et bien manœuvrées, elles peuvent échapper le cas échéant à plusieurs frégates ou vaisseaux. Les événements vont justifier de ce choix et l’on peut exprimer un regret, celui de ne pas l’avoir fait nous-mêmes, que ce soit sous la Révolution ou I’Empire. »

Comme nous le savons en effet, la Marine française ne construisit que quatre frégates de 24 – la Résistance, la Vengeance, la Forte et l’Égyptienne – pendant la Révolution, et aucune sous l’Empire. Raison invoquée : un coût trop important. Constatant cependant le succès des grandes frégates américaines face à la Royal Navy, on ordonna tardivement la construction de plusieurs navires de ce type en 1813. Malheureusement, l’Empire étant sur le point d’être vaincu, aucun ne fut mis en chantier. La France ne recommença finalement à construire des frégates portant du 24 qu’à partir de 1818, au début de la Restauration.

L’histoire parait bien simple. Et pourtant…

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La frégate légère

Je vous informais il y a quelques jours de la publication récente d’une monographie signée Jean-Claude Lemineur consacrée à la frégate légère l’Aurore aux éditions Ancre. La frégate légère, notamment utilisée dans la marine de Louis XIV à la fin du XVIIe siècle et qui doit être distinguée de la frégate moderne apparue au milieu du XVIIIe siècle, est il me semble assez méconnue. C’est pourquoi j’ai pris le temps d’écrire quelques mots sur ce type de bâtiment. Comme souvent, je vais ici m’appuyer sur les travaux de Jean Boudriot.

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Qu’est ce qu’un trois-ponts ?

Il y a plusieurs mois, le marquis de Seignelay, auteur du blog Le Fauteuil de Colbert, blog traitant de la géopolitique et de la stratégie navale moderne, me contactait afin de me poser quelques questions générales sur les vaisseaux à trois ponts, et la place de ce type de navire dans les marines anciennes. L’idée était de publier mes réponses sur son site, réservé à un lectorat ne s’intéressant pas forcément au sujet.

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La symbolique des noms de navires de guerre français

Un bref billet pour vous présenter un intéressant article, signé Martine Acerra, auteur de plusieurs ouvrages sur l’époque de la marine à voile, à propos de « La symbolique des noms de navires de guerre dans la marine française (1661-1815) ». (Histoire, économie et société. 1997, 16e année, n°1. pp. 45-61).

Résumé : « 969 noms différents ont été donnés aux 1376 vaisseaux et frégates ayant formé la flotte militaire française de Louis XIV à Napoléon 1er. Ces différents vocables quelquefois repris, noms ou adjectifs parfois d’origine mythologique, rarement de référence religieuse, évoquent quatre thèmes principaux : la mer, la guerre, la souveraineté, la géographie. Sous Louis XIV, la brutale augmentation numérique de la flotte permet au souverain d’en donner une image royale, étatique et indépendante du privé comme du local. Le thème guerrier progresse au XVIIIe siècle en adéquation avec le changement de la guerre sur mer en une véritable entreprise de destruction. En parallèle, on remarque la disparition presque complète du thème maritime au cours des périodes révolutionnaire et impériale qui sont aussi l’occasion d’affirmer une légitimité différente. L’Empire montre une nette propension à « continentaliser » la marine par le biais d’appellations nouvelles. Le terrestre l’emporte sur le maritime. La flotte devient le miroir des conquêtes territoriales et des victoires, comme si nommer un vaisseau Austerlitz effaçait le désastre de Trafalgar. »

Bonne lecture !

La prise de l’Ambuscade par la Bayonnaise (1798)

Le 14 décembre 1798, à 120 milles de l’île d’Aix, la corvette française la Bayonnaise, commandée par le lieutenant de vaisseau Edmond Richer, qui ramène de Cayenne à Rochefort un détachement de 30 soldats de l’ex-régiment d’Alsace, est chassée par la frégate anglaise Ambuscade, commandée par le capitaine Henry Jenkins, qui arrive à porté au milieu de la journée. L’Ambuscade lâche une première bordée, à laquelle la Bayonnaise réplique. Après une heure de combat environ, une pièce de 12 explose dans la batterie principale de la frégate anglaise, provoquant d’importants dégâts, un début d’incendie et une certaine panique dans la batterie, qui cesse de tirer. L’origine de cette explosion est un mystère. Défaut mécanique, erreur de chargement, ou coup au but de la Bayonnaise ?

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