Je signale la parution le 20 août prochain d’un ouvrage au sujet fort intéressant : Un choc de circulation – La puissance navale française face au choléra en Méditerranée (1831-1856), par Benoit Pouget aux Presses Universitaires de Rennes.
« Le choléra, « épreuve cruciale et révélatrice […] pour apprécier la valeur intellectuelle et le courage des officiers de santé de la Marine », selon l’expression de Jacques Léonard, met au défi la Marine française dans son ensemble. Le choléra est une épreuve qui interroge l’instrument naval français et ses actions au-delà des seules problématiques de l’hygiène navale ou de la contribution des navigations à la diffusion de l’épidémie. Il est à la fois une épreuve de terrain, locale, collective comme individuelle, et un enjeu de relations internationales. En proposant une étude sur la confrontation entre la puissance navale française en Méditerranée et la circulation du choléra entre 1831 et 1856, il s’agit de comprendre, essentiellement à travers un regard naval, comment, au-delà du péril majeur que ces épidémies successives constituent pour la santé publique en France et en Méditerranée, elles en viennent à représenter une formidable opportunité offerte à la France de s’affirmer comme une puissance sanitaire de premier plan, alors que se préparent deux premières conférences sanitaires internationales de Paris (1851 et 1859). »
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Le lancement du Valmy vu par la presse (1847)

« Mise à l’eau du vaisseau à trois ponts le Valmy, construit dans le port de Brest sur les plans de M. Leroux. D’après un croquis de M. Copillet. » Extrait de L’Illustration, Journal Universel, N° 240, 2 octobre 1847
Le 9 février 1847, le journal Le Constitutionnel annonce la mise à l’eau prochaine d’un vaisseau de 120 canons à Brest :
« Cinq navires doivent être lancés en 1847, au port de Brest, savoir : le vaisseau de 100 canons le Tage, les frégates la Persévérante, de 60 canons, la Némésis, de 50 canons, le brick de premier rang le Faune, la frégate-aviso à vapeur le Caffarelli. […] En tête de cette liste devrait être le vaisseau de 120 canons le Valmy, le seul vaisseau de ce rang construit sur des plans qui ne datent pas du dernier siècle, le seul par conséquent où tout ait été calculé d’après les nécessités de l’armement actuel de nos navires, qui est bien différent de l’armement des vaisseaux en 1790 […] »
Fait étonnant souligné par le journaliste : au milieu du XIXe siècle, tous les vaisseaux de premier rang français construits depuis la fin de l’Ancien Régime sont issus du plan-type du 118 canons réalisé par les ingénieurs Sané et Borda à la veille de la Révolution française de 1789, si l’on excepte le cas particulier des deux vaisseaux de 110 canons construits sous l’Empire. Le lancement du Valmy attire donc la curiosité des contemporains, d’autant qu’il s’agit alors du plus grand vaisseau jamais construit par la France.
Cet important événement, qui eut lieu le 25 septembre 1847, fut rapporté par le journal les deux derniers jours du même mois…
Une mutinerie à bord du vaisseau-école le Borda (1846)
J’évoquais dans le dernier billet consacré à l’histoire de l’École navale la dureté de la vie à bord des vaisseaux-écoles, notamment sur l’Orion et le premier Borda (ex-le Commerce de Paris), tous deux à deux ponts seulement et plus petits que les Borda suivants. Les conditions de vie particulièrement difficiles pour les élèves, tous âgés je le rappelle d’une quinzaine d’années, provoquèrent des désordres relativement réguliers, surtout sur le premier Borda, où l’ennui, la monotonie et les rivalités entre les deux divisions – séparant les jeunes de première année, les fistots, et ceux de seconde année, les anciens – entraînèrent plusieurs rixes. L’une d’entre elles en 1846 dégénéra même en véritable mutinerie, nécessitant l’intervention du préfet maritime et le renvoi de sept élèves par le ministre de la marine de l’époque, le baron de Mackau.
Armement du vaisseau à trois-ponts le Montebello (1834)
Un extrait très intéressant de la France Maritime (édition 1837, volume 2, p.201) – revue fondée en 1834 dont j’ai déjà parlé sur ce blog – à propos de l’armement à Toulon de ce vaisseau effectué en 1834 (à cette époque, le bâtiment n’a bien entendu pas encore été transformé en mixte) :
« ARMEMENT D’UN VAISSEAU A TROIS-PONTS – Depuis un grand nombre d’années on n’avait point armé dans nos ports de vaisseau de guerre proprement dit. L’armement du Montebello à Toulon offre donc à l’observation un champ assez neuf, eu égard aux importantes modifications que l’art des constructions et les nouvelles combinaisons de détails maritimes ont subies. Les vingt années de paix et les rapports fréquents que ce laps de temps a offerts à toutes les marines européennes, ont amené par initiations successives des améliorations nombreuses dans les dispositions intérieures des vaisseaux. Un journal qui, bien que jeune, a déjà obtenu un succès mérité, la Chronique de Paris, a publié, il y a quelque temps, un aperçu de l’armement d’un vaisseau à trois ponts, qui offre les plus curieux détails pour les gens du monde comme pour les hommes spéciaux. La conformité du sujet traité dans la Chronique, avec le titre de cet article, y enchaînait naturellement les détails que nous extrairons de ce journal. C’est aussi de l’armement du Montebello dont il y est question.
9 août 1831 : la malheureuse embarcation de l’Algésiras
Une bien belle et triste lithographie de Sabatier réalisée en 1843 d’après un dessin d’Auguste Mayer s’intitulant Naufrage d’une Embarcation du Vaisseau l’Algésiras. Voici son histoire…
Le 9 août 1831, dans le détroit de Gibraltar, un membre de l’équipage de l’Algésiras, vaisseau français de type 74 canons – mis en chantier à Lorient en 1812 et lancé en 1823 – tombe à la mer. Rapidement, un canot envoyé par l’Algésiras tente de lui porter secours. A bord, 12 courageux marins. L’embarcation chavire. Tous ses occupants disparaissent dans les flots.