A propos du Louis XIV (1854)

Le vaisseau de 120 canons le Louis XIV (1854)

Il y a 170 ans, le 28 février 1854, le journal local L’Écho rochelais annonçait la mise à l’eau à Rochefort d’un grand vaisseau de 120 canons, le Louis XIV :

« C’est aujourd’hui mardi, 28 février, dans l’après-midi, que doit être lancé des chantiers de Rochefort le Louis XIV. Ce vaisseau est de premier rang, c’est-à-dire de 120 canons, il est mis en chantier depuis 1811. On le considère comme l’un des plus magnifiques navires de la flotte française.
A une heure, et par la porte du Nord, tous les officiers des armées de terre et de mer en tenue auront accès dans l’Arsenal pour eux et leur famille.
A deux heures, les portes de l’Arsenal seront ouvertes au public ; – à la même heure, la bénédiction solennelle sera donnée au Louis XIV par le clergé de la marine. »

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La Flore (1847-1900)

Je signale la parution récente aux éditions Ancre d’un ouvrage qui m’intéresse particulièrement : La Flore – De la frégate au croiseur (1847-1900)

Rencontre avec l’auteur de cet ouvrage, Alban Lannéhoa, officier de marine, également auteur du blog Tribord-Amure à propos de l’histoire de la marine au XIXe siècle. L’occasion de discuter de cette frégate, de sa conception, de son histoire et de l’évolution de ce type de navire au XIXe siècle.

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La fin du règne des vaisseaux

La flotte russe de la mer Noire sous les yeux du tsar Nicolas Ier en 1849. Peinture d’Ivan Aïvazovski (1817-1900)

Un fait (relativement) peu connu : la guerre de Crimée (1853-1856) marqua la fin de la marine de guerre à voile, et donc la fin du règne des vaisseaux de ligne !

Cette fin était en fait inéluctable depuis le début de la navigation à vapeur, durant la première partie du XIXe siècle, mais elle fut accélérée par cet important conflit opposant la Russie d’un coté, l’Empire ottoman, la France et la Grande-Bretagne de l’autre. Elle se joua en plusieurs actes.

L’histoire commence ainsi : en 1853, le tsar Nicolas Ier voulant accéder à la mer Méditerranée et dépecer l’empire Ottoman, cet « homme malade, très malade », ordonne l’occupation des provinces moldo-valaques et la destruction de la flotte turque.

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Le bombardement de Sébastopol en 1854

Le bombardement de Sébastopol le 17 octobre 1854, par Adrien Champel

Éphéméride. Le 17 octobre 1854 est une date quelque peu oubliée de l’histoire de la marine française. Pourtant, elle « marque un tournant dans l’histoire de la guerre sur mer dans la mesure où elle constitue une des dernières représentations des vaisseaux en bois. Leur obsolescence […] est désormais irréfutable. » (extrait de La marine de Napoléon III par Michèle Battesti).

L’histoire commence ainsi : en 1853, le tsar Nicolas Ier voulant accèder à la mer Méditerranée et dépecer l’empire Ottoman, cet « homme malade, très malade » pour reprendre l’expression de l’empereur russe, ordonne l’occupation des provinces moldo-valaques et la destruction de la flotte turque lors de la bataille de Sinope, le 30 novembre 1853. Ces événements provoquent l’entrée en guerre de la France, du Royaume-Uni et de la Sardaigne au coté des Ottomans.

Hésitants dans un premier temps, les Alliés décident d’attaquer principalement en Crimée. Les Franco-Britanniques réunissent une importante escadre – commandée par les amiraux français Hamelin et britannique Dundas – chargée de transporter un corps expéditionnaire de 60 000 hommes en mer Noire. Celui-ci débarque le 14 septembre 1854 près d’Eupatoria, à 45 kilomètres au nord de Sébastopol, et remporte six jours plus tard la victoire de l’Alma, le 20 septembre, obligeant l’armée russe commandée par le prince Menchikov à s’enfermer dans Sébastopol. Les Alliés espèrant s’emparer rapidement de cet important port-arsenal prévoient de l’attaquer le 17 octobre.

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La puissance navale française face au choléra en Méditerranée (1831-1856)

Je signale la parution le 20 août prochain d’un ouvrage au sujet fort intéressant : Un choc de circulation – La puissance navale française face au choléra en Méditerranée (1831-1856), par Benoit Pouget aux Presses Universitaires de Rennes.

« Le choléra, « épreuve cruciale et révélatrice […] pour apprécier la valeur intellectuelle et le courage des officiers de santé de la Marine », selon l’expression de Jacques Léonard, met au défi la Marine française dans son ensemble. Le choléra est une épreuve qui interroge l’instrument naval français et ses actions au-delà des seules problématiques de l’hygiène navale ou de la contribution des navigations à la diffusion de l’épidémie. Il est à la fois une épreuve de terrain, locale, collective comme individuelle, et un enjeu de relations internationales. En proposant une étude sur la confrontation entre la puissance navale française en Méditerranée et la circulation du choléra entre 1831 et 1856, il s’agit de comprendre, essentiellement à travers un regard naval, comment, au-delà du péril majeur que ces épidémies successives constituent pour la santé publique en France et en Méditerranée, elles en viennent à représenter une formidable opportunité offerte à la France de s’affirmer comme une puissance sanitaire de premier plan, alors que se préparent deux premières conférences sanitaires internationales de Paris (1851 et 1859). »

L’empereur Napoléon III et la reine Victoria à Cherbourg (1858)

Visite de Napoléon III et Victoria à Cherbourg

Le 6 août 1858, la reine Victoria s’apprête à monter à bord du vaisseau amiral la Bretagne, par Léon Morel-Fatio

Quelques mots sur cette œuvre remarquable du Musée national de la marine, signée Léon Morel-Fatio (1859). Nous sommes le 6 août 1858, Napoléon III reçoit la reine d’Angleterre en rade de Cherbourg. La peinture représente le canot de la reine Victoria et du prince consort Albert se dirigeant vers le vaisseau la Bretagne, le dernier trois-ponts construit par la France, à bord duquel a lieu une réception en l’honneur du couple royal.

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Lucien Arman, un constructeur de navires à Bordeaux au XIXe siècle, par Alain Clouet

Alain Clouet, auteur du site La flotte de Napoléon III, m’informe de la parution de son nouvel ouvrage consacré à Lucien Arman, célèbre constructeur naval bordelais du milieu du XIXe siècle.

« Dans le cadre de mes recherches sur la Marine française au 19e siècle, je viens de publier en autoédition Lucien Arman, un constructeur de navires à Bordeaux au XIXe siècle. Vous y trouverez l’histoire des familles Courau et Arman, la description détaillée des chantiers, la liste des navires construits et le récit des affaires américaines qui ont causé la chute de Lucien Arman. »

L’ouvrage (136 pages en format A5) est auto-édité et ne sera pas diffusé en librairie. Vous devrez donc vous adresser directement à son auteur pour le commander, par mail : dossiersmarine@free.fr

Prix : 15 euros + 3.52 euros de frais de port, soit 18.52 euros.

Pour rappel, j’avais déjà personnellement évoqué Lucien Arman dans mon article à propos Des navires russes construits en France sous le Second Empire (1857-1860), publié sur le site de la Fondation Napoléon.

La Ville de Paris (1850-1882)

Magnifiques photographies de la proue et de la poupe du vaisseau la Ville de Paris, datant de 1876. Elles m’ont été aimablement transmises par M. Olivier HUON, arrière petit-fils du célèbre ingénieur Henri Dupuy de Lôme. Un grand merci à lui !

La Ville de Paris était un vaisseau de 118 canons mis en construction à Rochefort durant le Premier Empire, en 1807, sous le nom de Marengo puis Ville de Vienne. Toujours sur cale lors de la chute de Napoléon, il fut renommé le Comte d’Artois lors de la Restauration puis la Ville de Paris en 1830, au début de la Monarchie de Juillet. Il fut maintenu en chantier au 7/24e, en réserve, jusqu’en 1847, année durant laquelle sa construction reprit. Lancé le 5 octobre 1850, il fut rapidement armé et envoyé à Toulon l’année suivante pour servir dans l’escadre d’évolution commandée par l’amiral de La Susse, dont il porta le pavillon.

Lors de la guerre de Crimée (1853-1856), durant laquelle la Ville de Paris porta le pavillon de l’amiral Hamelin, qui avait remplacé de La Susse en 1853, le vaisseau participa notamment au bombardement de Sébastopol le 17 octobre 1854. Il s’y distinguât particulièrement et fut touché, selon le rapport officiel du combat, par cinquante boulets russes, causant plusieurs incendies et d’importants dégâts, surtout au niveau de la dunette. 58 hommes d’équipage furent tués ou blessés durant cette seule action.

De retour à Toulon après le conflit, il fut, comme de nombreux navires à cette époque, transformé en vaisseau mixte entre juillet 1857 et mai 1858. Sa coque, longue de 63 mètres à l’origine, fut à cette occasion allongée de 5,38 mètres afin d’installer la machine.

Le vaisseau fut définitivement désarmé en 1865 et transformé en transport en 1870, sa machine à vapeur retirée. Il fut rayé des listes en 1882 et servit de ponton caserne pour l’infanterie de marine jusqu’en 1898, année durant laquelle il fut vendu pour démolition.

Sources :
– Battesti, Michèle. La marine de Napoléon III.
– Bazancourt, Baron de. L’expédition de Crimée. La Marine française dans la Mer Noire et la Baltique.
– Roche, Jean-Michel. Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours.