Magnifique toile datant de 1892, signée Ivan Aivazovsky, peintre russe du XIXe siècle dont j’apprécie particulièrement les œuvres. Elle représente un célèbre combat de l’histoire de la marine russe, celui du brick Merkourii (Меркурий, Mercure) s’opposant seul, et avec succès, à deux grands vaisseaux de la marine ottomane, dont un trois-ponts, le 14 mai 1829…
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Brun de Sainte-Catherine : les 118 canons turcs et russe
Le désastre de Çeşme, le 6 juillet 1770, qui entraine la destruction de la majeure partie de la flotte et la mort de milliers de marins, relève de façon éclatante et brutale les faiblesses et les insuffisances de la marine ottomane. Sclérosée par plusieurs décennies de paix, celle-ci n’a pas évolué depuis le début du siècle, accusant ainsi un net retard sur les marines européennes. Face à ce constat, et devant le danger, notamment russe, l’empire est obligé de réformer les institutions militaires qui ont montré leurs faiblesses. L’ensemble de ces réformes entrent dans la politique de modernisation de l’État ottoman connue sous le nom de Nizam-i Cedid (le Nouvel ordre). Dés 1774 et le début du règne de Abdülhamid I (1774-1789), l’empire va s’efforcer de reconstituer et d’européaniser sa marine. Pour cela, et faute d’un personnel ottoman compétent, le sultan pressé d’agir fait appel à des techniciens et à des savants européens, notamment sous le pouvoir de Selim III (1789-1807). A cette époque, les ingénieurs de marine français sont parmi les plus présents, aussi bien pendant les dernières années du règne de Louis XVI que pendant la période 1793-1798. Parmi ces ingénieurs, les frères Brun – Jacques Brun de Sainte-Catherine et François Brun de Saint-Hyppolite – arrivent à Constantinople en 1793. Ils amènent avec eux les plans types adoptés quelques années plus tôt en France par le chevalier Borda et l’ingénieur Sané.