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La bataille de Trafalgar par Auguste Mayer

En 2005, l’historien naval Rémi Monaque publiait aux éditions Tallandier à l’occasion du bicentenaire de la bataille un remarquable ouvrage sur Trafalgar (21 octobre 1805), récompensé à l’époque par le prix de la Fondation Napoléon. La couverture du livre représentait une partie d’une célèbre peinture d’Auguste Mayer (1805-1890), sur laquelle on pouvait distinguer trois bâtiments britanniques aux prises avec un vaisseau français en très mauvaise posture, mais luttant malgré tout. Le 4e de couverture de cet ouvrage nous indiquait que ce vaisseau était le « Redoutable, par Mayer, Paris, Musée de la Marine ». A l’époque en effet, cette peinture était officiellement intitulée « Le Redoutable », parfois même « Le Redoutable à Trafalgar ». Il s’agit là d’une étonnante erreur car l’œuvre d’Auguste Mayer représente en vérité le Bucentaure français aux prises avec un trois-ponts anglais nommé… le Sandwich !

On a effectivement longtemps pensé que l’œuvre de Mayer représentait le vaisseau de 74 canons le Retoutable, commandé par le capitaine de vaisseau Lucas lors de la bataille de Trafalgar, face au trois-ponts Victory portant le pavillon de l’amiral Nelson (d’autres sources affirmaient qu’il s’agissait du Temeraire, autre trois-ponts anglais ayant également participé à la bataille de Trafalgar). Cela paraissait d’autant plus logique que l’action du Redoutable, de son commandant et de son équipage, avait été des plus glorieuses durant la bataille. Le modeste vaisseau à deux-ponts français de 74 canons tenant tête au trois-ponts anglais de 100 canons de l’amiral Nelson, qui mourra durant ce duel, symbole du courage français triomphant de l’inégalité des armes et du nombre. Après tout, ce type d’œuvre n’est il pas censé illustrer les hauts faits des souverains et la gloire des armées ? La peinture remplissait son objectif et l’honneur de la marine française et de son pavillon était sauf, malgré la défaite.

Au début des années 2000 pourtant, un passionné, peintre de marine anglais, s’intéressa de plus prés à la peinture et fit d’étranges découvertes.

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Monographie : « Bateau canonnier, modèle An XII »

"Monographie du bateau canonnier de l'an XII.

Je signale la parution à la mi-septembre d’une étude complète sur le fameux bateau canonnier de l’an XII, construit au tout début du XIXe siècle à plusieurs centaines d’exemplaires pour la flottille de Boulogne, en vue d’une tentative d’invasion de l’Angleterre par les armées de Napoléon Bonaparte.

Cette importante monographie, comptant une trentaine de plans et 230 pages environ, est signée Sophie Muffat pour la partie historique, Pierre Grandvilliers pour la partie technique, et Denis Desormière pour les plans du bateau. L’ouvrage présente en effet les différentes tentatives d’invasion de l’Angleterre depuis l’Ancien Régime jusqu’à l’Empire, l’évolution technique dans le temps de ce navire de débarquement, ainsi que des plans très détaillés de celui-ci à l’échelle du 1/36e.

Cette étude a, de l’aveu même de M. Pierre Grandvilliers, nécessité de lourds sacrifices pour ses auteurs : « Cinq ans de travail et de recherches, des milliers de kilomètres à travers la France, de centres d’archives en bibliothèques : Vincennes, Cherbourg, Rochefort, Rouen, Le Havre, Saint Malo, Nantes, Bordeaux, Boulogne bien sûr, et de plus lointaines hors de France, des milliers de documents historiques étudiés, correspondance, décrets, etc. Ainsi que des centaines d’heures de dessins pour les plans ».

Il est à noter que cette étude a reçu la caution officielle de la Fondation Napoléon par l’apposition du logo officiel sur la jaquette de l’ouvrage, avec la mention « Recommandé par la Fondation Napoléon ».

Le prix de la monographie est fixé à 95 euros par souscription jusqu’à la fin du mois de septembre, il sera ensuite de 105 euros.

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Le 18 juin…

Extrait de la « lettre d’info » du site Napoleon.org, à propos de la guerre anglo-américaine prononcée il y a 200 ans, le 18 juin 1812, ouvrant un théâtre militaire supplémentaire dans les guerres napoléoniennes.

Son message décrivit « une série d’actes hostiles [de la part de la Grande-Bretagne] envers les États-Unis, comme nation indépendante » et mit l’accent sur la violation de ses droits maritimes : « [N]otre commerce a été ravagé dans toutes les mers ; les grands établissements commerciaux de notre pays ont été exclus de leurs marchés légitimes ; et un coup destructif s’est dirigé contre nos intérêts agricoles et maritimes […]. Non content de ces expédients destructeurs de notre commerce neutre, le cabinet britannique a eu recours à la fin au système de blocus, sous le nom d’ordres du conseil, qui ont été tournés et retournés suivant ses vues politiques, sa jalousie commerciale et l’avidité des croiseurs anglais. » [ Moniteur, 6 août 1812]

Pour Madison, le comportement du gouvernement britannique équivalait à plusieurs actes de guerre : « Nous voyons enfin, du côté de la Grande-Bretagne, un état de guerre contre les États-Unis, et du côté des États-Unis, un état de paix envers la Grande-Bretagne. »

Le message de guerre de Madison passa à la chambre des représentants (la chambre basse) et au Sénat (chambre haute) pour être débattu et adopté comme loi. Si la chambre basse adhéra assez vite au message (4 juin) et déclara la guerre ; en revanche, le Sénat – moins belliqueux – pencha plutôt pour un conflit maritime limité, visant le commerce et les navires britanniques. Finalement le Sénat se décida aussi en faveur de la guerre, le 17 juin, et la loi fut adoptée. Le lendemain, James Madison signa la loi. « Il est arrêté par le Sénat et la chambre des représentants des États-unis d’Amérique, assemblés en congrès, qu’il y a guerre, et qu’elle est déclarée par la présente exister entre le Royaume-uni de la Grande-Bretagne et de l’Irlande et ses dépendances, et les États-Unis d’Amérique et leurs territoires; et que le président des États-Unis soit et est par la présente autorisé à employer toutes les forces de terre et de mer des États-Unis pour la mettre à exécution, et à délivrer aux vaisseaux armés particuliers des États-Unis, des commissions ou lettres de marque et de représailles générales, dans la forme qu’il jugera convenable, et sous le sceau des États-Unis, contre les vaisseaux, marchandises et effets du gouvernement dudit royaume-uni de la Grande Bretagne et de l’Irlande, et de ses sujets. Le 18 juin 1812. Approuvé, James Madison. » (Moniteur universel du 6 août 1812)

Le 18 juin 1812, l’état de guerre fut officiellement établi entre les États-Unis d’Amérique, la Grande-Bretagne et l’Irlande. »

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James Madison, quatrième président des Etats-Unis d’Amérique de 1809 à 1817.

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Monographie : la corvette L’Amarante (1747)

Je signale la parution prochaine d’une nouvelle monographie, signée Gérard Delacroix, consacrée aux corvettes de 12 canons avec l’étude de L’Amarante construite en 1747 par le constructeur Joseph-Louis Ollivier, fils du fameux ingénieur-constructeur Blaise Ollivier.

Gérard Delacroix est l’auteur de plusieurs monographies, notamment publiés aux éditions Ancre, éditeur des ouvrages de Jean Boudriot : le 64 canons Le Fleuron (1729), la tartane La Diligente (1738), la chaloupe armée en guerre (1834), la corvette L’Aurore (1766), le gabare Le Gros Ventre (1766), et plus récemment, publiés aux éditions portant son propre nom, les monographies du vaisseau de 118 canons Le Commerce de Marseille (1788) et de la galère La Fleur de Lys (1690). Cette nouvelle monographie consacrée à la corvette L’Amarante est donc le huitième ouvrage de Gérard Delacroix, qui est en outre administrateur d’un site et d’un forum très intéressants.

La souscription est actuellement au prix de 91 euros, elle est ouverte jusqu’au 15 juin 2012. La monographie, comptant 112 pages, sera disponible mi-juin, au prix de 96 euros.

Pour de plus amples informations, je vous invite à consulter la page dédiée à cette monographie, sur le site de Gérard Delacroix.

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Le site du musée de la Marine

Le site « provisoire » du musée de la Marine propose depuis quelques temps déjà, mais je m’y suis replongé récemment, des programmes multimédia ma foi intéressants, notamment ceux concernant « la construction navale », « la vie à bord d’un vaisseau de 74 canons » ou « Napoléon et la mer »…

Le musée de la Marine propose également quelques vidéos, sur divers sujets, sur le site Youtube.

A voir…

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Trafalgar (1805) – Documentaire Arte

Je me permets de vous encourager à voir, ou à revoir, cet intéressant documentaire, signé Fabrice Hourlier et datant de 2007, à propos de la célèbre bataille de Trafalgar. On ne connait que trop bien le désastre subi par les forces navales franco-espagnoles durant cette bataille, qui fut paradoxalement aussi importante qu’inutile. Inutile car, au moment de la bataille, ce fameux 21 octobre 1805, Napoléon et la Grande Armée ne sont plus à Boulogne. L’objectif n’est plus Londres, mais Vienne… Importante de par ses conséquences : ne pouvant envahir l’Angleterre, et ayant constaté les faiblesses de sa marine et son incapacité à pouvoir vaincre sa rivale britannique, Napoléon va vouloir ruiner son ennemi. Le Blocus continental ne suffira pas et l’Empereur cherchera la solution en Russie afin d’achever sa domination sur le continent. Comme l’écrit si justement Philippe Masson : « Par une ironie de l’histoire, au lendemain de l’échec de la bataille d’Angleterre de l’été 1940, Hitler en arrivera exactement à la même conclusion. Dans un cas comme dans l’autre, le sort de la lutte entre la puissance navale et la puissance terrestre se jouera dans les immenses étendues de l’Est sur un énorme coup de poker ». Ainsi les deux hommes iront « inutilement jusqu’à Moscou, faute d’avoir pu passer le Pas-de-Calais » (Jacques Bainville). Pour l’historien Jean Tulard, « Après Trafalgar, l’Empereur est vaincu, sans le savoir encore ».

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La prise de la frégate française la Sensible, le 28 juin 1798

Après vous avoir proposé le récit, le 28 avril dernier, d’un succès français : la prise par le brick français l’Abeille de l’anglais Alicrity le 26 mai 1811, voici quelques lignes sur un revers : la prise en Méditerranée, non loin de Malte, de la frégate française la Sensible par la frégate anglaise HMS Seahorse (ou Sea Horse), le 28 juin 1798. La nouvelle de ce combat et de son déroulement provoquant, nous allons le voir, une certaine indignation en France.

Voici l’histoire de ce duel, telle qu’on s’accorde à la raconter aujourd’hui : la frégate de 12 la Sensible, commandée par le capitaine de vaisseau Bourdé de la Villehuet, quitte Malte à la fin du mois de juin 1798 pour la France avec à son bord le général Baraguey d’Hilliers, et les drapeaux pris lors de l’occupation de l’île par l’expédition d’Égypte. Venue de Toulon armée en flûte, la frégate est mal réarmée, son matériel est incomplet et son équipage, trop faible, est renforcé par une soixantaine de benevoglies (galériens libres) de Malte. Dans l’après-midi du 27 juin, après une semaine de navigation, dans le sud de Marittimo (îles Egates), une frégate, portant pavillon espagnol, se rapproche. Bourdé reconnait une frégate anglaise et fait demi-tour vers Malte. Il s’agit en effet de la frégate anglaise Seahorse, commandée par le capitaine Edward James Foote, qui bat pavillon espagnol pour essayer de tromper son adversaire. Durant la nuit, la navire anglais se rapproche lentement. Au matin, le combat ne pouvant plus être évité, Bourdé ordonne les préparatifs pour le soutenir. Mais aux premières bordées de la Seahorse, vers quatre heures du matin, les benevoglies abandonnent leurs canons. Les ordres donnés pour résister à l’abordage sont inexécutés. Bourdé doit alors amener son pavillon, après avoir jeté à la mer les dépêches dont il était porteur et les drapeaux pris à Malte. Les pertes s’élèvent à une soixantaine de tués et blessés coté français, à deux tués et treize blessés coté anglais. Le capitaine anglais dépose un peu plus tard les prisonniers français, à l’exception du général Baraguey d’Hilliers et de ses aides de camp, à Cagliari, d’où ils seront rapatriés à Toulon par les soins du consul de France.

Il est aujourd’hui bien difficile de porter un quelconque jugement sur ce combat. Toujours est il que celui-ci fit à l’époque grand bruit, la prise par les anglais de la Sensible provoquant en France un véritable scandale, rendant furieux le ministre de la marine de l’époque, l’amiral Bruix.

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Napoléon, le corsaire

« Au nom de l’Empereur,

Le ministre de la Marine et des Colonies permet par la présente à MM. Blaize et fils et Robert Surcouf de faire armer et équiper en guerre un corsaire nommé le Napoléon, du port de quatre cents tonneaux, commandé par le capitaine Malo Le Nouvel, avec tel nombre de canons, boulets, et telle quantité de poudre, plomb et autres munitions de guerre et vivres qu’ils jugeront nécessaire pour le mettre en état de courir sur les ennemis de l’Empire et sur les pirates, les rencontrer, de les prendre et amener prisonniers avec leurs navires, armes et autres effets dont ils seraient saisis ; à la charge par lesdits armateurs et capitaines de se conformer aux lois, ordonnances et arrêtés concernant la police de la navigation et la course en particulier ; de faire enregistrer la présente au bureau de l’inscription maritime du lieu de son départ, d’y déposer un rôle d’équipage signé et certifié d’eux et du capitaine, contenant les noms et surnoms, âges, lieux de naissance et de demeure des gens de l’équipage, et à la charge par ledit capitaine de faire à son retour, ou en cas de relâche, son rapport par-devant l’administration de la marine.
Les officiers et agents des puissances amies et alliés de l’Empire sont invités à donner audit capitaine toute assistance, passage et retraite avec son dit bâtiment et les prises qu’il aura pu faire.
Il est ordonné aux commandants des vaisseaux de Sa Majesté Impériale de laisser passer ledit capitaine avec son bâtiment et ceux qu’il aura pu prendre sur l’ennemi et de lui donner secours et assistance.
Ne pourra la présente servir que vingt-quatre mois seulement, à compter de la date de son enregistrement.

A Paris, le 28 brumaire an XIII [19 novembre 1804].

Decrès. »

Le Napoléon était un trois-mâts armé de 28 canons. Le capitaine Malo Le Nouvel (ou Lenouvel) avait sous ses ordres 16 officiers et 130 hommes d’équipage. Le corsaire quitta Saint-Malo le 20 janvier 1805. Après avoir écumé l’Océan Indien où il captura non loin de l’île de France les navires anglais Experiment, Diamant et Hercule, il fit côte près du cap de Bonne-Espérance en 1806 en tentant d’échapper à une attaque anglaise. L’équipage et les éléments les plus précieux de la cargaison furent toutefois sauvés.

Source : Surcouf, par M. Héburel.