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L’America, premier vaisseau de la marine américaine

En octobre 1775, six mois après le début de la Guerre d’Indépendance américaine, le Continental Congress réuni à Philadelphie, désireux de doter la jeune république américaine d’une marine de guerre, forme le Naval Commitee et le charge de créer et de développer la Continental Navy, ancêtre si l’on peut dire de la fameuse US Navy. Composé de trois puis de sept membres, ce comité devient en décembre de la même année le Marine Commitee, ses attributions étant étendues à l’ensemble des affaires maritimes.

La mission du Marine Commitee est loin d’être simple. Il peut toutefois s’appuyer sur l’expérience des chantiers de construction de la côte atlantique qui, depuis un siècle, construisent des navires pour la marine anglaise, notamment marchande, ainsi que sur les marins et officiers qui ont jusqu’alors servi dans la flotte de Sa Majesté. Parmi eux se trouve le jeune lieutenant de vaisseau John Paul Jones, qui sut résumer une évidence en une formule restée célèbre : « Without a respectable Navy, alas America ! »

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La prédiction de Choiseul (1761)


En ce jour anniversaire de la capitulation du général britannique John Burgoyne (le 17 octobre 1777) suite à la fameuse bataille de Saratoga lors de la Guerre d’Indépendance américaine, je cite une remarque intéressante du duc de Choiseul s’adressant au Britannique Hans Stanley. Elle aurait été formulée au cours des négociations de paix de l’été 1761 mettant fin à la guerre de Sept Ans, très désastreuse pour la France, qui perdit ses colonies en Amérique du Nord et en Inde :

« Je m’étonne que votre grand Pitt attache tant d’importance à l’acquisition du Canada, territoire trop peu peuplé pour devenir jamais dangereux pour vous, et qui, entre nos mains, servirait à garder vos colonies dans une dépendance dont elles ne manqueront pas de s’affranchir le jour où le Canada sera cédé. »

La citation est rapportée par Cornelis de Witt dans son ouvrage Thomas Jefferson : étude historique sur la démocratie américaine publié en 1861.

Ainsi que le rappelle Edmond Dziembowski dans la préface de l’ouvrage de Jonathan R. Dull La guerre de Sept Ans, traduit en français et publié aux éditions Les Perséides en janvier 2009, la réflexion du ministre français est fondée sur le bon sens. En devenant anglais, le Canada cesse de constituer une menace pour les Treize Colonies d’Amérique du Nord. La protection militaire britannique devenant de ce fait inutile, les colons américains ne tarderont pas à vouloir s’émanciper… Ainsi Choiseul prédit l’indépendance des États-Unis d’Amérique vingt ans avant Yorktown !

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La Ville de Paris (1764-1782)

La Ville de Paris durant la bataille des Saintes, le 12 avril 1782. Détail d’une peinture de Thomas Whitcombe (1763-1824).

La guerre de Sept Ans fut désastreuse pour la France, et particulièrement pour sa marine. Dans un mémoire de 1765, le duc de Choiseul décrit l’état dans lequel il la trouva et les décisions qu’il prit pour y remédier lorsqu’il fut nommé ministre de la Marine, le 15 octobre 1761 :

« Le peu qui restait dans les magasins était à l’encan, on n’avait pas de quoi ni radouber ni équiper les vaisseaux qui avaient échappé au combat de M. de Conflans. La marine devait partout, n’avait pas un sou de crédit… La finance ne pouvait rien me fournir. J’imaginais le don gratuit des vaisseaux. Je risquais ce moyen vis-à-vis des Etats du Languedoc qui se tenaient. Il réussit et de là, tous les corps de l’Etat qui, deux ans avant, avaient porté leur vaisselle à la monnaie avec réticence, s’émurent, par mes insinuations, au point que j’eus librement 18 millions de livres dans l’année pour la marine de Votre Majesté. »

Ainsi, sur les 22 vaisseaux lancés entre 1762 et 1768, 5 seulement provinrent directement du financement royal. Les 17 autres furent construits grâce aux dons des divers corps constitués qui composaient alors la France ainsi qu’à ceux des particuliers. Parmi ces vaisseaux se trouvaient deux trois-ponts : la Bretagne et la Ville de Paris.

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