La Ville de Paris (1764-1782)

La Ville de Paris durant la bataille des Saintes, le 12 avril 1782. Détail d’une peinture de Thomas Whitcombe (1763-1824).

La guerre de Sept Ans fut désastreuse pour la France, et particulièrement pour sa marine. Dans un mémoire de 1765, le duc de Choiseul décrit l’état dans lequel il la trouva et les décisions qu’il prit pour y remédier lorsqu’il fut nommé ministre de la Marine, le 15 octobre 1761 : « Le peu qui restait dans les magasins était à l’encan, on n’avait pas de quoi ni radouber ni équiper les vaisseaux qui avaient échappé au combat de M. de Conflans. La marine devait partout, n’avait pas un sou de crédit… La finance ne pouvait rien me fournir. J’imaginais le don gratuit des vaisseaux. Je risquais ce moyen vis-à-vis des Etats du Languedoc qui se tenaient. Il réussit et de là, tous les corps de l’Etat qui, deux ans avant, avaient porté leur vaisselle à la monnaie avec réticence, s’émurent, par mes insinuations, au point que j’eus librement 18 millions de livres dans l’année pour la marine de Votre Majesté. »

Ainsi, sur les 22 vaisseaux lancés entre 1762 et 1768, 5 seulement provinrent directement du financement royal. Les 17 autres furent construits grâce aux dons des divers corps constitués qui composaient alors la France ainsi qu’à ceux des particuliers. Parmi ces vaisseaux se trouvaient deux trois-ponts : la Bretagne et la Ville de Paris.

En 1756, François-Guillaume Clairin-Deslauriers, constructeur réputé à qui l’on devait le 80 canons le Duc de Bourgogne, vaisseau de bonne réputation, fut appelé à Versailles par le Secrétaire d’État à la Marine Machault, qui lui demanda de construire un vaisseau à trois-ponts. A cette époque, la Marine française ne comptait plus le moindre vaisseau de ce type dans ses listes et certains s’interrogeaient quant à l’utilité réelle de ces navires étant donné leurs trop grands défauts. Deslauriers accepta et le vaisseau fut mis en chantier l’année suivante, à Rochefort, sous le nom d’Impétueux. Sa construction fut toutefois rapidement stoppée du fait de la guerre et des difficultés d’approvisionnements en bois.

En 1762, enfin, la construction du vaisseau fut reprise grâce au financement de la municipalité de Paris, qui s’était proposé au Roi de financer la construction d’un trois-ponts. Le vaisseau, logiquement renommé la Ville de Paris, fut mis à l’eau avec succès le 19 janvier 1764. Ses dimensions étaient les suivantes : longueur 177 pieds (57,85 m), largeur 48 pieds 6 pouces (15,76 m), creux 23 pieds 5 pouces (7,47 m). Selon le sous-constructeur Pic, le trois-ponts avait une « forme semblable à celle du Duc de Bourgogne dont la carenne a été accrue en proportion relative pour lui faire porter du 90 canons ».

A l’origine, l’armement de la Ville de Paris était unique en son genre. Le vaisseau ne comportait en effet ni gaillards, ni dunette et ne présentait ainsi que trois étages d’artillerie, regroupant 90 canons : 30 de 36, 32 de 24 et 28 de 12. Cette formule assez étrange fit l’objet de quelques critiques à l’époque. Elle n’est pas sans rappeler la formule qui sera adoptée en 1824 pour les vaisseaux de 90 canons, dont les gaillards réunis formeront un troisième pont dont seule la partie arrière sera couverte.

Le chevalier de Fabry en reçut le commandement et la charge de surveiller la bonne fin des travaux. Il appareilla de l’île d’Aix le 29 mai et arriva à Brest quelques jours plus tard, le 3 juin. Les qualités du vaisseaux furent rapidement reconnues : «M. le Chevalier de Fabry qui commandait ce vaisseau lui reconnût les plus excellentes qualités pour la navigation, et par la force de son coté, de ses liaisons et de son artillerie, les plus avantageuses pour la guerre ». Pour ce nouveau succès, Clairin-Deslauriers fut anobli et nommé ingénieur constructeur de Rochefort en 1765. En 1768, le Roi le récompensa encore avec le cordon de Saint-Michel.

Pourtant, le 2 juin 1764, quelques mois seulement après son lancement, la Ville de Paris fut désarmée à Brest où elle resta inactive – un peu à l’image de la Bretagne – jusqu’en 1778.

La Ville de Paris.

La Ville de Paris.

La Ville de Paris portant la marque du comte de Guichen.

Réarmée lors de la guerre d’Indépendance américaine en mai 1778, la Ville de Paris prit part dés le 27 juillet à la bataille d’Ouessant. Navire amiral du comte de Guichen – entouré du capitaine Peynier et des lieutenants de vaisseau Halna du Fretay et Sallion de Chef du Bois – qui commandait la deuxième division de l’escadre blanche (celle du centre) avec sous ses ordres le Réfléchi, de 64 canons, et l’Actif, de 74 canons, la Ville de Paris précédait dans la ligne de file la Bretagne, vaisseau amiral du comte d’Orvilliers, commandant de l’escadre. Durant la bataille, qui se termina sans véritable vainqueur, le trois-ponts fut constamment au cœur du combat et engagea notamment le fameux HMS Victory de l’amiral anglais Keppel, le Prince George et le Formidable. Dans son rapport, d’Orvilliers précisa que « la Ville de Paris a été le vaisseau de toute l’armée qui a essuyé le plus de feu et qui en a le plus rendu ».

Fait intéressant à noter, le comte du Chaffault, lieutenant général des armées navales françaises, avait peu avant la bataille d’Ouessant refusé d’embarquer sur le trois-ponts en raison de la mauvaise réputation de ce type de vaisseau à cette époque. Il lui avait préféré la Couronne, vaisseau deux-ponts de 80 canons.

Lors de sa refonte au 2/3, effectuée à Brest entre septembre 1778 et avril 1779, la Ville de Paris perdit son originalité par l’adjonction d’un gaillard d’avant, d’un gaillard d’arrière et d’une dunette, les logement établis sous celle-ci permettant le percement à 16 sabords du troisième pont au lieu de 14 dans la formule d’origine. La force du vaisseau passa ainsi à 100 canons : 30 de 36, 32 de 24, 32 de 12 et 6 de 6 sur le gaillard d’avant.

En 1779, la Ville de Paris était commandée par le capitaine de vaisseau Huon de Kermadec, capitaine de pavillon de Guichen. Elle fit partie de l’armée combinée franco-espagnole chargée de couvrir un débarquement à Wight. Ce dernier ne put toutefois pas être réalisé en raison de la maladie qui ravagea les équipages durant cette campagne. La Ville de Paris compta 560 malades et 61 morts à son bord. En conséquence, l’escadre retourna à Brest, où elle désarma en septembre 1779.

C’est à cette époque que la Ville de Paris fut doublée en cuivre. Ce doublage, encore rare dans la marine française à cette époque – mais déjà généralisé dans la Royal Navy – accentua de façon significative les qualités nautiques du bâtiment. Son armement évolua également car on installa 4 canons de 8 livres au gaillard d’arrière, portant à 104 le nombre de canons portés par le vaisseau.

Combat d’Ouessant, le 27 juillet 1778. Par T. Gudin, Musée de la Marine.

La Ville de Paris portant la marque du comte de Grasse.

Promu au grade de lieutenant-général et au commandement de la flotte de Brest en cours d’armement pour les Antilles en février 1781, le comte de Grasse choisit la Ville de Paris comme vaisseau amiral. Le 14 mars, un dîner fut organisé à bord du vaisseau pour honoré le marquis de Castries, nouveau Ministre de la Marine, arrivé à Brest la veille pour assister au départ de la flotte. Le 22, à six heures du matin, l’escadre, composée de 21 vaisseaux, appareilla.

Le 29 avril, elle attaqua l’amiral Hood et ses 17 vaisseaux devant la Martinique, bloquée depuis 50 jours par les Anglais. Le combat dura plusieurs jours. Le 1er mai, le comte de Vaudreuil, commandant du Sceptre, écrivait dans son journal : « Cette rencontre semblait nous promettre un plus heureux succès, ; c’est la grande inégalité de marche de nos vaisseaux dont le plus grand nombre n’était pas doublé en cuivre qui nous empêcha de profiter de cette circonstance ». En faite, le doublage en cuivre des vaisseaux anglais sauva plusieurs fois ces derniers du désastres durant la campagne. La Ville de Paris compta 18 morts et 56 blessés durant ces affrontements.

Le 2 juin, l’escadre de De Grasse prit l’île de Tobago. Quelques jours plus tard, le 5 juin, l’escadre de l’amiral anglais Rodney, forte de 24 vaisseaux, apparut mais refusa finalement le combat contre l’escadre française, qui ne comptait pourtant que 23 vaisseaux. Ici encore, les vaisseaux français, dont un trop faible nombre étaient doublés en cuivre, ne furent pas assez rapides pour rattraper leurs homologues anglais.

Le 16 juillet, la flotte française arriva au Cap-Français, à Saint-Domingue. C’est ici que de Grasse prit la décision la plus importante de la guerre pour l’indépendance de l’Amérique. Recevant un appel au secours de Washington, dont les forces étaient épuisées, il décida en effet de lui apporter son aide. Les Alliés imaginèrent alors une manœuvre d’encerclement combinée terre-mer des forces britanniques commandées par le général Cornwallis et rassemblées à Yorktown. Tandis que Rochambeau, Washington et La Fayette devaient empêcher les Anglais de partir par voie de terre, De Grasse se chargerait de fermer la porte de la mer.

Partie le 3 août, l’escadre française arriva dans la baie de Chesapeake le 29 du même mois, où De Grasse débarqua 3000 hommes de troupes afin de commencer le siège. Le 5 septembre, la flotte anglaise commandée par l’amiral Graves se présenta au large. Les Français ne se laissèrent pas surprendre au mouillage car l’amiral anglais décida de ne pas attaquer immédiatement. Commencé à 14h, le combat finit à 18h30. Fortement endommagés, les vaisseaux anglais se retirèrent et, après cinq jours d’observation, retournèrent finalement à New-York. Cornwallis, bloqué à Yorktown avec son armée, fut contraint de se rendre le 19 octobre 1781. Dés lors, l’issue du conflit ne faisait plus de doute.

Bataille de la baie de Chesapeake, le 5 septembre 1781. Par V. Zveg (1962).

Bataille de la baie de Chesapeake, le 5 septembre 1781. Par V. Zveg (1962).

Pour autant, la paix ne vint pas. Après la chute de Yorktown, De Grasse retourna aux Antilles pour réparer et reposer ses équipages. L’escadre arriva à Fort-Royal le 26 novembre 1781. C’est durant cette période que le commandant de la Ville de Paris, le capitaine de vaisseau Saint-Cezaire, prit le commandement du Northumberland de 74 canons et fut remplacé par le capitaine de vaisseau La Villéon.

Le 25 janvier 1782, de Grasse s’empara de l’île de Saint-Christophe malgré la présence des vaisseaux de Hood.

La chance et le succès abandonnèrent cependant l’amiral français et son escadre lors de la bataille des Saintes, le 12 avril 1782. Le 8 avril, de Grasse, toujours sur la Ville de Paris, avait quitté la Martinique pour Saint-Domingue avec 35 vaisseaux et un important convoi de 150 voiles. Dans la nuit du 11 au 12 avril, le vaisseau le Zélé, matelot d’arrière de la Ville de Paris, aborda le vaisseau amiral. Ce dernier était très peu touché mais le Zélé, le mât de beaupré et la misaine détruits, était hors de combat et prit la remorque de la frégate l’Astrée pour continuer. Mais l’escadre de Rodney approchait. De Grasse n’eut dés lors d’autre choix que d’accepter le combat malgré son infériorité numérique. Malheureusement, les Français manœuvrèrent mal et l’amiral ne fut pas écouté par certains de ses capitaines. Les Anglais parvinrent à couper la ligne de file française en trois endroits et quatre vaisseaux, dont la Ville de Paris, se retrouvèrent isolés au milieu de la flotte britannique. Après plusieurs heures de combat, le trois-ponts, démâté et très endommagé, finit par se rendre. On compta 121 tué et 280 blessés à bord. De Grasse, indemne, fut fait prisonnier. Libéré, il fut jugé par un conseil de guerre à Lorient qui ne le condamna pas. Il fut malgré tout disgracié.

La capture d’un vaisseau de premier rang était un événement assez rare. Pourtant, les Anglais n’eurent jamais la fierté de l’incorporer dans la Royal Navy. Le 19 septembre 1782, la Ville de Paris, prise en remorque, fut piégée par une tempête près de Terre-Neuve lors de son voyage vers l’Angleterre. Le vaisseau disparut corps et biens dans les flots, marquant la fin de l’histoire de cet emblématique trois-ponts français.

Naufrage de la Ville de Paris. Par Thomas Tegg (1808).

Naufrage de la Ville de Paris. Par Thomas Tegg (1808).

Les bâtiments ayant porté le nom de Ville de Paris.

Il existe parfois une confusion entre les différents vaisseaux à trois-ponts nommés Ville de Paris. Il y en a eu trois :

– Le premier fut celui dont vous venons de parler. Vaisseau à trois-ponts français ayant été capturé par les anglais le 12 avril 1782 durant la bataille des Saintes. Il ne servit jamais dans la marine britannique puisqu’il coula le 19 septembre de la même année comme nous l’avons vu.

– Le second était un vaisseau de 110 canons anglais. Mis en construction à Chatham Dockyard en 1789 et lancé le 17 juillet 1795. Ce vaisseau fut nommé Ville de Paris, nom qui peut sembler a priori étonnant pour un navire anglais, mais qui s’explique finalement assez facilement lorsque l’on connait la destiné du précèdent Ville de Paris. Ce vaisseau participa, sous le commandement de l’amiral Cornwallis, au blocus de Brest. Il fut affecté au service portuaire en 1825 et condamné en 1845. Il est à noter que l’amiral anglais Collingwood, vainqueur au coté de Nelson à Trafalgar le 21 octobre 1805, mourut à bord de ce navire, semble t’il des suites d’un cancer, le 7 mars 1810.

– Le troisième Ville de Paris fut un vaisseau à trois-ponts français de type 118 canons (voir photo ci-dessous). Mis en construction à Rochefort en 1806 sous le nom de Marengo. Il changea plusieurs fois de nom : Ville de Vienne en 1807, Comte d’Artois en 1814, et enfin Ville de Paris à partir de 1830. Il fut lancé en 1850, ce qui peut paraitre étonnant étant donné l’année de sa mise en construction. En faite, sous la Restauration, de nombreux vaisseaux mis en chantier durant l’Empire et non achevés en 1814 furent volontairement laissés sur cale afin de pouvoir être lancés et armés rapidement et à moindre coût en cas de besoin. Transformé en vaisseau mixte, il participa notamment aux opérations en Mer Noire durant la guerre de Crimée en 1854 et 1855. Désarmé en 1865, transformé en transport en 1870, il servit de ponton caserne de l’infanterie de marine à Toulon de 1881 à 1898. Il fut entre temps rayé des listes le 7 février 1882 puis vendu pour démolition le 2 mars 1898.

A ceux-là nous pouvons ajouter que le premier vaisseau à trois-ponts de type 110 canons de Sané, mis en construction à Toulon en décembre 1804, lancé le 8 août 1806 et rayé des listes en avril 1884, devait à l’origine être nommé Ville de Paris. Il fut finalement décidé de baptiser ce vaisseau le Commerce de Paris, en hommage aux commerçants de la capitale qui avaient financé la construction du bâtiment, puis simplement Commerce le 9 août 1830, pour éviter toute confusion avec la Ville de Paris. Ce vaisseau remplaça l’Orion comme bâtiment de l’École Navale sous le nom de Borda.

La Ville de Paris. Lancée à Rochefort en 1850, commandée par Rigault de Genouilly en 1854. Ce navire reçut une machine à vapeur en 1857. Archives du Musée national de la Marine.

La Ville de Paris. Lancée à Rochefort en 1850, commandée par Rigault de Genouilly en 1854. Ce navire reçut une machine à vapeur en 1857. Archives du Musée national de la Marine.

Sources :
– Acerra, Martine. Rochefort et la Construction Navale Française 1661-1815 .
– Boudriot, Jean. Les vaisseaux de 74 à 120 canons.
– Demerliac, Alain. Nomenclature des navires français de 1774 à 1792 .
– Roche, Jean-Michel. Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours.
– Villiers Patrick. La Marine de Louis XVI. De Choiseul à Sartine.

8 réflexions sur “La Ville de Paris (1764-1782)

  1. La Ville-de-Paris en 1782 devait déplacer 4000t pour une jauge, estimée par la Royal Navy, de 2348 tonneaux anglais (6648 ㎥). Elle était donc considérablement plus grande que le plus grand vaisseau britannique, le Victory de 1765 (3560t et 2142 tonneaux, soit 6065 ㎥), futur vaisseau amiral de Nelson à Trafalgar. La Ville-de-Paris impressionna les Anglais.

    Elle était toutefois dépassée par le Royal-Louis de 1759-1772, alors le plus grand vaisseau au monde (d’après ses dimensions, je suppose qu’il déplaçait environ 4800t et jaugeait 2660 tonneaux anglais, environ 7500 ㎥), par la Santísima Trinidad espagnole (dans son état initial, 4510t pour peut-être 2450 tonneaux anglais, soit environ 6900 ㎥), par la Bretagne de 1766 (vraisemblablement 4600t pour 2550 tonneaux anglais, ou 7200 ㎥) et par nos quatre vaisseaux à trois ponts de 1780 (l’Invincible, le Royal-Louis, le Majestueux et le Terrible, tous déplaçant environ 4600/4700t pour 2500/2600 tonneaux anglais, environ 7100/7400 ㎥).

    SOURCES :
    Pour le Victory, article HMS Victory de Wikipedia en anglais.

  2. Pour les autres vaisseaux, je compare aus dimensions des liste données par Brian Lavery (The Ship of the Line, volume Ⅰ, The Development Of The Battlefleet, 1650-1850, Conway Maritime Press, Londres, 1983) et par Jean Boudriot (Le Vaisseau de soixante-quatorze canons, Éditions des Quatre Seigneurs, Grenoble, tome 3, 1975, chapitre XV – rééditions par les Éditions Ancre – à celles que je trouve ailleurs, lorsqu’elles y font défaut. Ainsi pour le Royal-Louis de 1759-1772, les dimensions qui m’ont servi de référence sont celles données par le billet du site Trois-Ponts! sur les six vaisseaux ayant porté ce nom.

  3. C’est encore par un billet de Trois-Ponts que j’ai eu les dimensions de nos grands vaisseaux de 1780, à partir desquelles j’ai essayé d’estimer leurs déplacements et jauges. Ces dimensions figurent aussi dans le livre de Jean Boudriot.

  4. Les dimensions selon la Royal Navy de La Ville-de-Paris sont données à la page 335 d’un ouvrage aisé à consulter : The Royal Navy : a History from the Earliest Times to the Present, volume 3 (William Laird Clowes, Clements Robert Markham, Alfred Thayer Mahan, Herbert Wrigley Wilson, Theodore Roosevelt, Leonard George Carr Laughton. Londres, S. Low, Marston & Co, Ltd, 1897, 664 pages ; disponible en ligne).
    Ses qualités y sont évoquées (note de la page 496) en des termes qui, s’ils exagèrent sa grandeur, montrent quelle forte impression sa taille et ses remarquables qualités nautiques firent chez nos ennemis :

    La Ville-de-Paris, à laquelle Troude attribue 104 canons. Elle était considérée comme le plus grand et le plus fin navire de son époque. (« The Ville de Paris, to which Troude attributes 104 guns. She was considered the biggest and finest ship of her day. »)

    Remarquons qu’elle dépassait le Victory en largeur, en creux, en jauge et en déplacement, mais pas en longueur (pour le Victory, 186 pieds de longueur, 51 pieds 10 pouces de largeur et 21 pieds 6 pouces de creux selon Wikipedia, donc 56,69 m, 15,80 m et 6,55 m respectivement, et 2142 tonneaux ; selon la page 335 de The Royal Navy : a History… : 2164 tonneaux, 186′ de longueur, 52′ de largeur et 21′ 6″ de creux, soit 56,69 m, 15,85 m et 6,55 m ; pour la Ville-de-Paris, 185′ 7½ » de longueur, 53′ 8½ » de largeur et 22′ 2″ de creux, soit respectivement 56,58 m, 46,63 m, 16,37 m et 6,76 m. Notons que, selon la Royal Navy, les proportions du Victory étaient 3,59/1/0,414, et celles de la Ville-de-Paris, 3,46/1/0,413 ; cette dernière, mesurée par notre marine royale, faisait 177 pieds de long, 48 pieds 6 pouces de large et 23 pieds de creux, soit 57,50 m, 15,75 m et 7,47 m, ses proportions étant donc 3,65/1/0,474 ; les différentes grandeurs n’étaient pas mesurées de la même façon par les différentes marines, la Royal Navy comptant par exemple le bordage dans la largeur, au contraire de notre marine royale).

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