Dans le cadre de mes dernières recherches, je suis tombé sur un article de presse du journal L’Illustration datant de 1843. Un passage de cet article m’a assez marqué :
« Plus on perfectionne les moyens de destruction, moins on a à craindre d’avoir à les employer. Plus on se prépare à la guerre, à une guerre meurtrière et inexorable, plus les nations resserrent leurs liens ; aussi le jour où il sera possible de détruire une ville, de renverser des colonnes entières avec un boulet de canon, ce jour-là les portes du temple de Janus seront fermés pour jamais. Si vis pacem, para bellum : c’est le précepte ancien, qui est aujourd’hui plus vrai qu’il ne l’a jamais été. »
Chacun aura son avis sur la question…
Je ne peux pas m’empêcher de citer, sur plus ou moins le même sujet, Henri-Joseph Paixhans – célèbre pour avoir introduit les canons-obusiers dans la marine – qui en 1823 se posait la question : « l’emploi d’un moyen trop destructeur ne sera-t-il pas contraire à la morale, à l’humanité, aux usages de la guerre ? ». A cela il répondit avec pertinence : « c’est la guerre elle-même qui est contraire à la morale et à l’humanité, mais comme toujours il y aura les ambitions, toujours aussi il y aura des guerres ; toujours par conséquent les moyens de destruction seront employés, et toujours on cultivera l’art de donner à ces moyens la plus grande puissance possible. »