A propos du camp de Boulogne, rencontre avec Sophie Muffat

A l’occasion de la diffusion récente par les éditions Ancre de la Monographie Bateau canonnier, modèle An XII, paru en 2012, j’ai interrogé Sophie Muffat, auteur de la partie historique de cet ouvrage, à propos de la flottille de Boulogne et du projet d’invasion de l’Angleterre par Napoléon suite à la rupture de la paix d’Amiens en 1803.

Sophie Muffat est une spécialiste de la marine à l’époque napoléonienne. Elle a notamment participé en 2017 au colloque Les rivages de la conquête, organisé par l’Inrap, la ville d’Étaples et la Fondation Napoléon, qui portait sur le camp de Boulogne et dont la première partie des actes a récemment été publiée par la revue Napoleonica.

Son prochain ouvrage Desaix en Egypte, co-écrit avec Pascal Cyr, paraitra aux éditions AKFG le mois prochain. Elle travaille également sur un prochain livre à propos de la vie quotidienne des marins pendant le Consulat et l’Empire, qui devrait être publié l’année prochaine par les éditions Soteca.

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Pour en finir avec huit idées fausses sur la bataille de Trafalgar (21 octobre 1805)

L’histoire est connue. Suite à la rupture de la paix d’Amiens, le 12 mai 1803, Napoléon Bonaparte, encore Premier Consul mais bientôt Empereur des Français, décide de rassembler au camp de Boulogne une armée destinée à envahir le sud de l’Angleterre. Pour permettre le débarquement des troupes sur les cotes anglaises, il est toutefois nécessaire d’éloigner la Royal Navy – bien plus forte que la flotte française – de la Manche. L’entrée en guerre de l’Espagne au coté de la France va permettre la mise en place d’un plan imaginé sous l’Ancien Régime : réunir toutes les escadres françaises et espagnoles afin d’obtenir, du moins en théorie, la supériorité quantitative des alliés sur les Anglais dans la Manche.

A la tête de l’escadre de Toulon, l’amiral Villeneuve est donc chargé de débloquer l’escadre espagnole, commandée par Gravina, à Cadix, puis d’attirer les Anglais aux Antilles, ce qu’il fait, puis de foncer sur la Manche provisoirement vide. Le mauvais état des vaisseaux, le manque d’entrainement des équipages et les mauvaises conditions climatiques font que le voyage est long. Nelson – qui pensait à tort que l’objectif final des Français était une nouvelle fois l’Égypte et s’attarda par conséquent en Méditerranée – rattrape rapidement son retard. Dés l’annonce de la présence de Nelson aux Antilles, Villeneuve veut (conformément au plan envisagé par Napoléon) rejoindre la France. Au large du cap Finisterre, il rencontre l’escadre de Calder et livre le combat dit des Quinze-Vingt, le 22 juillet 1805. A la suite de quoi, n’osant pas se diriger vers Brest afin de débloquer et rallier l’escadre de Ganteaume, il rallie Vigo puis Cadix, où il est bloqué par les vaisseaux anglais dés le 21 août. Deux mois  plus tard, l’escadre franco-espagnole quitte Cadix et se fait quasiment anéantir par l’escadre de Nelson, qui est tué pendant le combat…

La bataille de Trafalgar, célébrée chaque 21 octobre par les Britanniques, est probablement la bataille navale la plus connue de l’Histoire. Pour les Espagnols, elle marqua la fin de leur puissance navale vieille de plusieurs siècles. Pour les Français, elle eut une influence psychologique considérable. Naturellement, elle fut largement commentée et analysée, et bien des idées fausses sont, encore aujourd’hui, rapportées à son sujet…

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