
La bataille de San Domingo (ou Santo Domingo), par Nicholas Pocock (1740-1821). Au premier plan, l’Impérial aux prises avec un vaisseau anglais…
Si l’on excepte le cas particulier du Commerce de Marseille, capturé par les Anglais à Toulon en 1793, deux vaisseaux de 118 canons sur les quinze construits furent perdus au combat. Le premier de ces vaisseaux est l’Orient, qui explosa durant la bataille d’Aboukir, le 1er août 1798. Le second, surement moins connu, est l’Impérial, incendié après la bataille de Santo Domingo, le 6 février 1806. C’est lui que nous évoquerons ici…
L’histoire de l’Impérial commence en pleine Révolution française, le 17 octobre 1793, date de sa mise en construction à Brest, sous la responsabilité de l’ingénieur Ozanne. Baptisé dans un premier temps le Peuple, il fut rapidement renommé le Vengeur, en hommage au 74 canons du même nom perdu durant le combat du 13 Prairial an III (1er juin 1794). L’article 3 de la Loi relative au vaisseau de ligne Le Vengeur, et aux braves républicains composant son équipage du 11 Messidor an II (21 juin 1794) disposait en effet : « Le vaisseau à trois ponts qui est en construction dans le bassin couvert de Brest, portera le nom du Vengeur. Le commissaire de la marine donnera les ordres les plus prompts pour accélérer la construction de ce vaisseau. »